Revue de presse
Malgré un carnet de commandes plein, la Scop Cantal construction peine à recruter
Publié le 12/12/2017 dans revue de presse

La Scop Cantal construction, située à Aurillac, ne manque pas de chantiers mais plutôt de main-d’œuvre. L’emploi, il en sera aussi question au salon virtuel « Le Cantal & vous, ça matche » qui démarre ce lundi 11 décembre.
Pour l’instant, les chantiers ne manquent pas à l’appel chez Cantal construction, spécialisée dans la maçonnerie. Bâtiments industriels, agricoles, particuliers ou gros œuvre, la Scop envoie ses équipes dans tout le département.
Pour l’instant. Car le jour pourrait arriver où, les rangs clairsemés, Cantal Construction « ne pourra plus faire face », craint le directeur Fabien Ailhaud.
Des équipes sans chef
L’intéressé ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit de pointer ce qui ne tourne pas rond dans son secteur. « C’est un métier difficile, on est vraiment pris entre le marteau et l’enclume, d’un côté les clients, de l’autre les collaborateurs. »
Prenons, la seconde moitié du problème, les employés. Ils sont dix-sept en contrat à durée indéterminée. Mais, cela ne suffit pas pour assumer la demande. D’où la dizaine d’intérimaires, appelés à la rescousse, sans forcément être prêts à œuvrer sur les chantiers. « Aujourd’hui, j’ai des équipes qui fonctionnent sans chef », grince Fabien Ailhaud.
Récemment, il a publié une annonce pour un poste de maçon en CDI. Le téléphone n’a pas chauffé et il attend encore le premier appel. Du côté des agences d’intérim, chou blanc encore. « On n’a personne de qualifié », se lamente le patron.
Une perte de compétences ?
Créée le 5 mai 1986 par Alain Malassagne, Cantal construction est une société coopérative et participative (Scop) du BTP, née des cendres de l’union ouvrière, coopérative ouvrière aurillacoise. Une entreprise « familiale et bienveillante », assure Fabien Ailhaud, gérant depuis 2015.
S’il vante sa « bonne équipe », il n’en demeure pas moins acide lorsqu’il tente de creuser pour comprendre ses peines à recruter : « Il y a une perte de compétences mais aussi une société qui cocoone trop les gens. Ils ont trop de facilités à ne pas aller au boulot, il faut être derrière eux. »
Travailler dans le froid l’hiver et suer l’été, porter de lourdes charges et supporter des conditions parfois pénibles… La maçonnerie n’est pas franchement un petit coin de paradis. Alors, quand à cela s’ajoute un manque de reconnaissance voire du mépris, la tâche se complique pour l’employeur désireux d’embaucher.
« Ils sont dévalorisés, regrette Fabien Ailhaud. J’ai vu des donneurs d’ordre se rendre sur des chantiers et ne pas dire bonjour aux ouvriers. J’ai un jeune qui a été marqué, ça n’aide pas à donner l’envie. »
Malgré ces ombres au tableau, « une course au prix » qu’il goûte peu, le directeur de la Scop ne rend pas les outils. Il veut croire que « l’humain compte aussi » et que « ce qui fait une entreprise, ce sont ses salariés ». Alors il ne désespère pas d’en attirer à Aurillac. Et continue d’attendre les CV.
Pour postuler. Cantal Construction recrute un profil administratif (comptabilité, secrétariat, accueil téléphonique) pour pallier un départ en retraite. Ainsi qu’un façadier, des ouvriers qualifiés et des chefs d’équipe. CV et lettres de motivation sont à envoyer à cantal.construction@wanadoo.fr (ou 04.71.64.90.07.)
15/12/2017
