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Revue de presse

Artisans de l'habitat à Yzeure et Vaumas (Allier), vient de se transformer en Scop, une société coopérative

Publié le 06/01/2020 dans revue de presse

Les sociétés coopératives ou Scop ne sont pas encore très développées dans l’Allier. C’est pourtant un bon système pour transmettre en douceur une entreprise et la développer… pour qui s’entend bien. Car la prise de décision est collective. Exemple à Yzeure et Vaumas, avec Artisans de l’habitat.

Ils nous accueillent pour l’interview avec une tasse de tisane « 1336 ». Symbolique ! Scop Ti, après 1.336 jours d’occupation de l’usine Fralib (Éléphant), dans les Bouches-du-Rhône, avait repris l’activité de la boîte.

La Scop, un statut d’entreprise qui permet d’intégrer les salariés dans sa gouvernance.
 
Chez Artisans de l’habitat, toute nouvelle Scop basée entre Yzeure et Vaumas, la naissance ne fut pas douloureuse, contrairement aux Fralib. Elle fut même heureuse.
 
« Avec deux autres associés, puis un seul, j’avais créé Artisans de l’habitat en 2012, c’était une SAS classique, se souvient Stéphane Dampierre, gérant de la structure. On a travaillé comme ça jusqu’en 2017, avec Guillermo Sarrias, lui au savoir-faire, moi à la gestion ».
 
Jusqu’à ce qu’ils s’allient avec un autre entrepreneur, Thierry Naffetas (Saint-Léon), pour le chantier de rénovation de l’école de Vaumas.
 
« On était trop petits pour tout faire tout seuls, alors on a travaillé avec un sous-traitant. Ça s’est très bien passé. On a eu d’autres chantiers ensemble et on a envisagé de fusionner ».
 
En parallèle, via ses mandats à la chambre de métiers et de l’artisanat, Stéphane Dampierre participe à la création de Coop 3.0, qui gère le site www.360travaux.com.
 
« La fibre de coopérateur s’est révélée ! Je ne connaissais pas du tout avant ».
 
C’est décidé, la fusion se fera sous forme de Scop : « Les experts-comptables nous ont incités à bien nous faire accompagner. On s’est rapprochés de l’Union régionale des Scop. Et on a trouvé un avocat spécialisé à Clermont. Il faut bien tout ça, car il a fallu calculer la valeur de l’entreprise, reprendre les statuts, intégrer les parts d’un nouvel associé, en valorisant son fonds artisanal… »
 
Patron et salarié, en même temps
 
Une fois cette étape passée, fin septembre 2019, Thierry Naffetas, ancien patron de TPE, ne voit que des intérêts à son nouveau statut de salarié associé :
 
« Je ne gère plus tout seul. J’avais dû abandonner la certification RGE (reconnu garant de l’environnement), parce que c’était trop lourd financièrement pour moi ; là je la retrouve. C’est aussi une meilleure couverture sociale. Et puis je suis encore patron, même si je suis salarié. Je suis impliqué. On a différents points de vue. On évolue ! »
 
La Scop Artisans de l'habitat partage ses locaux entre Yzeure et Vaumas.
 
Ce qui change par rapport à une société classique :
« On ressort d’une Scop avec son capital initial, pas plus. Mais on gagne sur la participation, l’intéressement. Les résultats de l’entreprise se répartissent entre le travail, les dividendes et la mise en réserve. On ne doit pas donner plus aux actionnaires que la part travail. Une Scop ne se transmet pas comme une société classique. Le but est d’intégrer de nouveaux coopérateurs motivés pour avoir de la relève. Elle dure dans le temps au-delà de ses créateurs. Cela demande de partager les décisions, ses connaissances et son savoir-faire. »
 
Ça pourrait être une bonne piste pour des cédants, dans un contexte de vieillissement des artisans-patrons, et qui peinent à vendre leur boîte.

Là, en anticipant, ils vendraient des parts à des collaborateurs motivés, compétents et aptes au dialogue, avant de se retirer après un « tuilage ».

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06/01/2020